Les « Beigla » (valeur 1,10 CHF) sont des bâtons de comptage sur
lesquels on marquait autrefois les parts sur les droits de forêt et de
prairie dans les coopératives d’alpage paysannes. Ces documents
juridiques en bois étaient utilisés dans la commune de montagne
Triesenberg au Liechtenstein jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les
chercheurs pensent que le mot Beigla vient de l’alémanique Beiala
(encoche).
Le trousseau de Beigla le mieux conservé, quasiment
complet, atteste de la répartition des parts des mayens de Triesenberg,
Grosstäg, Chleistäg et Silum. Il comprend 59 bâtons de différentes
dimensions dans lesquels les différentes parts sont entaillées : une
encoche complète correspond à une part de pâturage, une demi-encoche à
une demi-part et un point à un quart de part de pâturage.
Pour
attribuer les bâtons à leurs propriétaires respectifs, les symboles des
maisons étaient aussi gravés à côté des parts. Ensuite, les Beigla
étaient enfilés sur une ficelle et conservés le plus souvent dans un
coffre à la sacristie de l’église paroissiale. Les changements de
propriétaires pouvaient uniquement être gravés en présence de curés,
juges, marguilliers, jurés et baillis d’alpage.